PicSat

PicSat est un nanosatellite 3U conçu au LESIA et dédié à l’observation du passage de la jeune exoplanète Beta Pictoris b devant son étoile Beta Pictoris. L’objectif principal de PicSat était d’opérer une surveillance en continu de l’étoile Beta Pictoris, afin de parvenir à détecter le passage de la planète géante Beta Pictoris b devant elle. Ce passage, appelé transit planétaire, induit de légères fluctuations de luminosité de l’étoile, qui peuvent être mesurées par un instrument suffisamment précis, comme celui de PicSat. Le transit de Beta Pictoris b a été prédit suite à des observations menées depuis le sol, et devait se produire en 2018. PicSat a été lancé le 12 Janvier 2018, par le PSLV-C40 opéré par l’Agence Spatiale Indienne (ISRO). L’orbite était polaire, héliosynchrone, à 505 km d’altitude. PicSat poursuivait aussi un objectif secondaire : la détection et la caractérisation des exocomètes et de leurs queues de poussière. Les astéroïdes et les comètes sont relativement abondants dans le jeune système de Beta Pictoris. Même si les noyaux de ces objets sont trop petits pour être détectables, leurs queues de gaz et de poussières peuvent s’étendre sur des millions de kilomètres dans l’espace. Lorsque ces nuages se retrouvent devant l’étoile (vue depuis la Terre), ils en font baisser la luminosité. C’est ainsi que des exocomètes ont déjà pu être détectées, en repérant l’absorption de la lumière de l’étoile par ces nuages de gaz. Toutefois, si des queues de gaz ont déjà été observées, les queues de poussières sont pour le moment toujours restées inaccessibles. Avec son instrument fonctionnant en bande large dans la lumière visible, PicSat était tout particulièrement adapté à l’étude de ces queues de poussières. En complément d’instruments comme HARPS à l’ESO, il permettait d’étudier simultanément les deux types d’émissions des exocomètes, et donc d’en apprendre plus sur leur formation, et leur rôle dans l’évolution des systèmes planétaires. Enfin, un troisième objectif de la mission PicSat, était de démontrer la possibilité d’injecter le flux de la lumière stellaire dans une fibre optique monomode, à bord d’un satellite en orbite basse.

Suite au lancement de PicSat, il n’a pas été possible de prendre le contrôle du système de détermination et de contrôle de l’attitude (ADCS) du nanosatellite fourni par un industriel et donc de pointer PicSat vers beta Pictoris. Le 5 avril 2018, à l’occasion d’un passage dans l’anomalie atlantique sud lors d’un évènement solaire fort, PicSat s’est éteint, probablement atteint par une particule solaire très énergétique. Il s’est réveillé en 2022 mais son ADCS n’était toujours pas fonctionnel et son altitude de plus en plus basse. L’objectif technologique de démonstration d’injection de la lumière dans une fibre monomode a cependant été atteint. Cette réussite constitue un pas important vers la réalisation future d’un interféromètre spatial fibré.