Dans une précédente étude du projet HéliSol (Cf. article dans Astronomy & Astrophysics), nous avions mis en avant le rôle clef que l’hélicité magnétique, et en particulier une des ses composantes, l’hélicité magnétique non-potentielle, pouvait avoir pour prédire les éruptions solaires. Ces résultats viennent d’être validés voir même renforcés par une nouvelle étude de notre équipe.
A partir de nouvelles simulations numériques, celles développées par F. Zuccarello, ancien post-doctorant au LESIA dans le cadre d’une bourse du fond AXA pour la recherche, nous avons analysés le comportement de l’hélicité magnétique. Ces simulations (publiées dans Zuccarello et al. ApJ, 2015) reproduisent le déclenchement d’éruptions solaires. Différents jeux de paramètres permettent la génération d’éruptions de diverses manières, à des instants différents. Zuccarello et al. ApJ, 2015 ont porté un soin particulier à déterminer le moment précis auquel chaque éruption avait lieu. Ces informations temporelles cruciales nous permettent ainsi de précisément mesurer les propriétés de l’hélicité à l’instant même du déclenchement des éruptions solaires
Nous avons ainsi confirmé nos observations précédente que l’hélicité magnétique semblait jouer un rôle clef pour décrire la stabilité du système magnétique. En effet, contrairement à toutes les autres quantités observées, nous avons constatés que le rapport de l’hélicité magnétique non potentielle à l’hélicité magnétique totale, avait la même valeur dans toutes les simulations au moment du déclenchement de l’éruption. Il semblerait qu’il existe un seuil critique de ce ratio au delà duquel une système magnétique de type solaire devient instable et une éruption solaire est induite.
“Threshold of non-potential magnetic helicity ratios at the onset of solar eruptions“; F. Zuccarello, E. Pariat, G. Valori, L. Linan, The Astrophysical Journal, soumis
Ces travaux sont donc particulièrement marquant. L’hélicité magnétique semble marquer clairement l’éruptivité des régions actives solaires.Ce résultat est désormais confirmé sur plus d’une quinzaines de simulations numériques MHD, obtenus avec 3 codes numériques différents, dans quatres modèles physique distinct. Il reste maintenant confirmer ce résultats à partir de véritable données d’observations.