Les 8 et 9 juillet derniers avait lieu au centre des congrès de la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette à Paris, la 4ème édition des Assises du Newspace. Environ 1000 acteurs du spatial étaient réunis avec beaucoup d’engouement pour échanger autour des grands enjeux du spatial français et européen : la souveraineté, la défense, l’industrialisation, la durabilité et la nouvelle économie spatiale. Malgré les volontés affichées par plusieurs orateurs, dont le Président du CNES M. François Jacq évoquant « la science comme cause importante à laquelle il faut être sensible », et la présence encourageante d’Estelle Moraux (directrice du Centre spatial universitaire de Grenoble) en tant qu’oratrice et représentante du monde académique, un constat demeure : quand on parle Newspace, la recherche scientifique reste souvent la grande oubliée.
Si le collectif des Assises du Newspace met en exergue le rôle clé du monde académique à travers une de ses 12 nouvelles propositions, celle du défi de l’intelligence, on ne peut que regretter qu’il ne semble confiné à servir les besoins des industriels, à savoir : faciliter le transfert technologique du public vers le privé et former les futures générations d’acteurs. Bien sûr, ces aspects sont essentiels pour les enjeux soulevés – et partagés par l’ensemble de la communauté du spatial – mais ils ne doivent en aucun cas empêcher l’absence d’une ambition scientifique nationale pour le Newspace.
Pourtant, la Fédération Nanosats ne cesse – depuis sa création – de mettre en avant les enjeux et besoins d’une stratégie nationale pour le « Newspace scientifique ». Non seulement, les nanosatellites permettent une prise de risque et servent de démonstrateurs technologiques et scientifiques pour des missions de plus grande envergure, ils sont aussi parfois les seuls moyens envisageables pour répondre à des objectifs spécifiques. C’est pour cela que la Fédération Nanosats recommande notamment la création d’un guichet ou d’un appel d’offre dédié aux nanosatellites scientifiques qui souffrent jusqu’ici d’une inéquitable mise en compétition avec les missions conventionnelles, et, à l’instar du Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche M. Philippe Baptiste et du collectif des Assises du Newspace, un développement plus accru des partenariats public-privé, y compris via le financement de thèses Cifre.
La Fédération Nanosats voit dans le collectif et les participants des Assises du Newspace des acteurs ouverts, dynamiques, ambitieux et soucieux comme elle de développer une stratégie nationale répondant à des enjeux multiples. Dans cet esprit, la Fédération est prête à participer activement à la réflexion et à faciliter la concrétisation de certaines propositions pour une ambition Newspace dans sa globalité, en intégrant également la recherche scientifique.